Les Optimistes

jeudi, juillet 02, 2009

Performance de la climatisation par puits canadien de la maison écologique à Houilles

Chers amis, bonjour,

Compte tenu des chaleurs estivales dont nous faisons l'expérience depuis quelques jours, les conditions sont idéales pour évaluer les performances du système de climatisation de la maison écologique par le puits canadien.

Rappelons que ce puits canadien comprend environ 100 mètres de tuyaux d'un diamètre de 20 cm (tuyaux habituellement utilisés pour l'assainissement, c'est-à-dire les égouts) enterrés entre 2 mètres (profondeur à l'entrée du puits canadien) et 3 mètres (profondeur à la sortie du puits canadien, à l'entrée de l'air de la maison). Les tuyaux sont disposés dans un réseau mixte linéaire (environ 40m) et en double-peigne (environ 60 m) sous le jardin avec une descente en pente douce régulière d'environ 1% de l'entrée vers la sortie (pour évacuer l'eau de condensation lorsqu'il fait chaud et humide comme en ce moment).

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PREMIERE ESTIMATION DES PERFORMANCES DU PUITS CANADIEN EN PERIODE FROIDE EN HIVER

Ces résultats ont été obtenus en hiver 2006 juste après la réalisation du puits canadien (la maison n'était alors pas encore construite) :

Nous avions mesuré le pouvoir réchauffant de l'air circulant dans le puits canadien en plaçant un ventilateur avec un débit d'air à peu près équivalent au futur débit d'air du puits canadien en fonctionnement (estimé à 300 m3/h) et nous avons alors simplement noté pendant quelques jours la température de l'air à l'entrée et à la sortie du puits canadien en fonction de la température extérieure.

Nous étions alors parvenus à une première conclusion :

En période froide (température extérieure inférieure ou égale à 5°C), l'écart de température entre l'entrée et la sortie du puits canadien est constante et égale à 8°C grosso modo et ceci quelle que soit la température extérieure (lorsqu'elle est inférieure ou égale à 5°C). Entre 6 et 14°C, la température de sortie de l'air est d'environ 14°C (il n'est pas possible de monter plus haut car 14-15°C est la température d'équilibre du sous-sol à quelques mètres de profondeur).

Par exemple :
- lorsqu'il fait -5°C dehors, l'air sort du puits canadien (et rentre dans le système de ventilation) à +3°C.
- lorsqu'il fait 4°C dehors, l'air sort du puits canadien (et rentre dans le système de ventilation) à +12°C.
- lorsqu'il fait 7°C dehors, l'air sort du puits canadien (et rentre dans le système de ventilation) à +14°C.
- lorsqu'il fait 12°C dehors, l'air sort du puits canadien (et rentre dans le système de ventilation) à +14°C.

Nous poursuivrons ces mesures de manière plus précise l'hiver prochain.

Maintenant que la ventilation fonctionne, ce sera plus facile et plus précis, nous pourrons notamment faire varier le débit d'air que nous connaissons maintenant de manière exacte.

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PREMIERE ESTIMATION DES PERFORMANCES DU PUITS CANADIEN EN PERIODE CHAUDE
EN ETE (utilisation du puits canadien pour la climatisation)

Vu les fortes chaleurs d'hier et d'aujourd'hui, nous avons pu commencer à étudier le comportement du puits canadien en période chaude.

J'ai donc mis en route la ventilation, fait les premières mesures et voici nos premiers résultats.

Nous avons mesuré d'abord le débit d'air passant dans le puits canadien. La centrale de ventilation a un débit théorique (sans le puits canadien et sans perte de charge) de 450 m3/h.

Mais compte tenu du puits canadien qui freine le passage de l'air et des pertes de charge venant des tuyaux distribuant l'air dans la maison, le débit d'air maximal de l'installation est inférieur. Il s'avère en pratique être de 265 m3/h. Plus précisément : 285 m3/h sans aucun filtre à l'entrée du puits canadien, 263 m3/h avec le vieux filtre usagé tout noir en place depuis 1 an, 265 m3/h après remplacement du filtre usé par un filtre neuf (tout propre et bien blanc).

La présence (nécessaire) du filtre à l'entrée du puits canadien diminue donc le débit d'air de 10% environ et le fait que le filtre soit propre ou sale n'influe quasimment pas sur le débit (seulement 1%).

Notre estimation théorique de débit était d'environ 300 m3/h. Le débit réel mesuré est donc un peu inférieur (d'environ 10%) :-( à ce qui était prévu, mais ce débit est néanmoins largement suffisant pour bien ventiler la maison dont le volume est de 500 m3 environ (800 m3 si on compte le grenier et la cave) car j'avais prévu une large marge de sécurité en surdimensionnant l'installation à 450 m3/h (débit sans aucune perte de charge et sans puits canadien) installés pour 300 m3/h espérés compte tenu du puits canadien et des pertes de charge (tuyaux distribuant l'air dans la maison).

En vitesse de ventilation maximale, l'air de la maison sera donc renouvelé toutes les deux heures environ (265 m3/h pour un volume de 500 m3). C'est très bien (beaucoup mieux que dans les batiments ordinaires même ventilés).

RESULTAT DES TEMPERATURES relevées cet après-midi entre 16h et 17h :

- Température extérieure : plus de 30°C (jusqu'à 35°C)
- Température en sortie de puits canadien (entrée dans la maison) : 16°C
- Température de l'air injecté dans les pièces à vivre : 18°C
- Température de l'air repris dans la cuisine, SDB et WC : 22°C
- Température dans la maison (moyenne des deux précédente) : 20°C

RESULTAT OBTENU, si vous ne retenez qu'un seul chiffre, c'est celui-là :
- un pouvoir rafraichissant de 15°C !

Début juillet (en début de saison chaude) le puits canadien suffit donc pour climatiser à lui tout seul la maison à 20°C lorsqu'il fait 30-35°C dehors.

Cette fois, c'est nettement MIEUX que ce que nous attendions !

:-) :-) :-)

Alors qu'un climatiseur standard ferait environ 20 kW de puissance pour une habitation de cette dimension, la puissance consommée dans notre cas est seulement d'environ 100 à 200 W (100 fois moins, juste l'alimentation des deux petits ventilateurs injectant et extrayant l'air de la maison).

Par ailleurs l'air chaud et humide (hier et aujourd'hui) condense bien comme prévu dans le puits canadien plus frais, et l'eau de condensation s'écoule apparemment bien jusqu'au petit puits perdu dans le fond du regard du local technique à l'entrée de l'air dans la maison.

Merci à Pascal Astier de la société Hélios Ventilation d'être venu faire ces mesures avec moi en apportant son appareil de mesure du débit et de vitesse de l'air. Grâce à cet appareil, nous avons mesuré les débits en m3/h des bouches d'air dans chaque pièce de la maison en petite vitesse (total maison : 75 m3/h) et en grande vitesse de ventilation (total maison : 265 m3/h), résultats que je n'ai pas encore mis au propre. Grosso modo : le débit d'air dans chaque pièce est comme prévu d'environ 30 m3/h et le double (comme prévu) dans le salon et dans la chambre principale. Il varie entre 23 m3/h (WC à l'étage), environ 30 m3/h dans la plupart des pièces, 55 m3/h (chambre principale) et 68 m3/h (dans le salon où il y a deux bouches de ventilation de 33 et 35 m3/h).


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Les prochaines mesures concerneront les points suivants :

- relevé des 3 températures (comme ci-dessus : température de l'air sortant du puits canadien, de l'air entrant dans les pièces, de l'air repris) en fonction de la température extérieure (pas seulement à 30-35°C comme aujourd'hui).

- mesure de la température de l'air à la sortie du puits canadien et à l'entrée de la maison en fonction du débit d'air (entre 0 et 265 m3/h).

- relevés de la température en sortie de puits canadien au fur et à mesure des semaines qui passent durant l'été (mesure du réchauffement progressif du bloc de terre).

- mesure de la consommation électrique réelle du ventilateur en fonction du débit d'air et calcul de la consommation électrique annuelle du système de ventilation et du puits canadien. Cela ne devrait pas faire beaucoup, voici une première estimation pifométrique à confirmer : si on se base sur 100 W de puissance fonctionnant 50% du temps, soit 50W en moyenne x 8760 heures dans l'année = 438 kWh x 10 cts (coût TTC du kWh pour les particuliers) = environ 44 Euros par an d'électricité couvrant les besoins suivants :
- la ventilation de la maison toute l'année
- le préchauffage de l'air à 19,5°C en hiver (puits canadien +échangeur)
- la climatisation en été (puits canadien tout seul, by-pass échangeur).

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Pour mémoire :


Page web décrivant la maison écologique :
http://www.ecolo.org/documents/documents_in_french/maison_ecologique.htm

Article paru dans le Courrier des Yvelines :
http://www.ecolo.org/photos/maison_ecolo/article-mais-CDY-1-4-09.jpg

Description et photos de la construction du puits canadien : http://comby.blogspot.com

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Bien cordialement, avec mes salutations les plus ecologiques.

Bruno Comby

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mercredi, mars 19, 2008

Reponse a un visiteur anonyme sur la régulation hygrométrique

> petite question/remarque qui ne remet pas en cause le fond de l'article.
> j'avais cru comprendre que l'un des intérets des briques type monomur
> était une meilleure régulation de l'hygrométrie (paroi permeable à
> l'humidité) avait comme conséquence une meilleure qualité de
> l'habitat... dans votre cas, il me semble que la laine de verre et le
> BA13 à l'intérieur annulent cet avantage... c'est peut etre l'un des
> compromis à réaliser pour atteindre une tres faible conso ?

Notre réponse :

Bonjour,

Oui, le système que nous avons choisi (briques isolantes + doublage ISOVER St Gobain système OPTIMA) permet d'atteindre en effet une très très haute performance énergétique. La régulation hygrométrique de l'habitation reste cependant optimale grâce par ailleurs à la ventilation à fort débit (300 m3/heure dans notre cas) à double flux (pour ne pas perdre d'énergie, nous avons choisi la double-flux HELIOS KWL 450 Eco PRO légèrement surdimensionnée pour minimiser là aussi la consommation) associée au puits canadien. Cette combainaison élimine ainsi toute humidité excessive (qui condense alors dans le puits canadien avant d'entrer) déshumidifiant l'air à 80% environ avant qu'il n'entre dans la maison, et cela même quand il fait humide ou qu'il pleut à l'extérieur). Bref, on associe en effet une très haute performance énergétique (bien meilleure grâce au système OPTIMA/Isover que le monomur ou les briques isolantes seuls) ET une régulation hygrométrique, ce bien mieux qu'avec tout autre système... Quand le système est bien pensé, confort, performance et écologie vont de pair... Il suffit de faire les bons choix !

Bien cordialement, avec mes meilleures salutations.

Bruno Comby.

vendredi, avril 20, 2007

Calcul des déperditions thermiques d'un batiment (et de notre maison écologique)

Chers ami(e)s des maisons écologiques,

Afin de calculer les déperditions thermiques d'un bâtiment (et en particulier de notre maison écologique) de manière précise, à partir des matériaux qui la composent, et selon la température extérieure, nous vous proposons un petit logiciel de notre fabrication. Vous pouvez l'utiliser librement pour calculer la consommation théorique de votre habitation (actuelle, ou future si vous avez des projets de construction). Chaque matériau de construction (briques, parpaings, fenêtres, portes...) dispose en effet d'un coefficient de conductivité (ou au contraire de résistance) thermique qui est connu : il suffit de s'adresser au fabricant de ces matériaux pour connaître ces coefficients. Ensuite vous (ou plutôt le logiciel que nous vous avons préparé) multipliez ce coefficient par la surface de ce matériau pour connaître, par exemple, les déperditions thermiques à travers les murs de votre habitation (et idem à travers les fenêtres, les portes, la toiture...). En additionnant automatiquement ces chiffres, le petit logiciel que vous trouverez ici : http://www.ecolo.org/documents/documents_in_french/calcul-deperditions-therm-rVH.xls donne une estimation (un peu basse car elle ne tient pas compte de la ventilation, des courants d'air et des imperfections de la réalisation) de la puissance thermique d'une habitation (selon la température extérieure). J'ai mis au point ce logiciel pour notre maison écologique, mais vous pouvez l'utiliser pour un autre bâtiment (par exemple le vôtre). Pour notre maison écologique, le résultat (comme vous pourrez le constater dans le fichier) est de seulement 3100 Watts (3,1 kW) nécessaires pour chauffer la maison à +20°C lorsqu'il fait -7°C à l'extérieur (delta-T de 27 °C). Soit environ 20 W par m2 habitable pour chauffer la maison en période très froide au coeur de l'hiver. Une belle performance ! Adaptez les coefficients et les surfaces au cas de votre propre bâtiment pour faire vos propres calculs !

Des infos sur les maisons passives

Voici un lien vers une page décrivant les maisons passives et réorientant vers d'autres sites sur ce sujet : http://www.cyberbtp.com/actus&dossiers/actualite/default.php?article=5603

Notre maison devrait consommer encore moins qu'une maison passive ! (13 kWh/m2/an, eau chaude sanitaire incluse).

Bruno

Calcul de la consommation d'énergie et des émissions de CO2 d'une maison écologique - un cas concret : la maison Comby à Houilles

En complément des informations concernant les besoins énergétiques de cette maison écologique, informations que nous avions publiées précédemment sur le blog, on peut adopter une autre approche en utilisant un logiciel professionnel mis au point par l'ADEME et des thermiciens professionnels, afin de calculer les besoins en énergie d'une habitation selon ses caractéristiques thermiques et son mode de chauffage.

Ce logiciel professionnel au format EXCEL (.xls) est téléchargeable ici (ou voir fichier joint) : http://www.ecolo.org/documents/documents_in_french/CO2-calcul-dimens-conso-chauff-ECS.xls

Ce logiciel peut être utilisé pour n'importe quelle maison ou habitation. Il donne, dans le cas de notre maison, une estimation précise des consommations annuelles pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire :

- pour le chauffage : 1324 kWh d'électricité par an (soit 120 Euros par an, au tarif actuel de l'électricité de 9 cts/kWh) ; le chauffage est assuré dans notre cas par une pompe à chaleur eau/eau sur nappe phréatique à 14°C avec un COP (coefficient de performance) théorique de 6 (qui sera en pratique d'environ 5 compte tenu de la pompe de forage). Vous pouvez vérifier par vous-même en lisant ce résultat à la ligne 20 sur l'onglet "Chauffage" du fichier de simulation excel mentionné ci-dessus. Il a été considéré que pour cette maison à Houilles, compte tenu de l'isolation renforcée d'une part, de la VMC double-flux, du puits canadien et des ruptures de pont thermique au niveau des planchers d'autre part, le besoin de chauffage de l'habitation sera la moitié de celui d'une maison RT-2005 ordinaire (soit 0,4 fois celui d'une maison RT 2000 dans le logiciel). En réalité, il est fort probable que le besoin de chaleur de notre maison soit encore bien plus faible que cette estimation, notamment en raison de la VMC double-flux et du puits canadien, qui ramènent à zéro ou presque les pertes en calories résultant de la ventilation obligatoire, gains qui ne sont pas pris en compte par ce logiciel (le puits canadien divise par 2 en moyenne le besoin de chauffage de l'air entrant en hiver et la ventilation double-flux récupère 90% des calories de l'air sortant, transférées à l'air entrant, soit une réduction au total de 95% du besoin de chauffage de l'air de ventilation).

- pour l'eau chaude sanitaire (ECS) : 777 kWh par an (soit 71 Euros par an) pour une famille de 3 personnes, l'ECS est fournie dans notre cas par une pompe à chaleur avec un COP de 3 (la PAC fonctionnant à température plus élevée pour l'ECS, son COP est moins bon que pour le chauffage). Lire ce résultat à la ligne 16 sur l'onglet "ECS" du fichier de simulation excel.

En pratique, une partie de la chaleur fournie pour l'ECS contribuera aussi à chauffer le logement (quand on prend sa douche, cela réchauffe la salle de bain et diminue d'autant le besoin de chauffage en hiver). Les besoins totaux chauffage + ECS peuvent donc être estimés à largement moins de 2000 kWh par an d'électricité, ce qui correspondrait à un coût de 180 Euros par an (fourchette quasi-certaine : entre 120 et 200 Euros par an)(il a été parié que cela restera de toutes façons inférieur à 500 Euros par an dans 2 ans même si le prix de l'électricité devait augmenter beaucoup d'ici là).

Résumé : la maison consommera, pour le chauffage et l'ECS, moins de 2000 kWh/an d'électricité pour 150 m2 habitables, soit seulement 13 kWh/m2 par an au maximum (et peut-être encore bien moins compte tenu de la VMC double-flux). Ce qui nous place au top niveau, celui des très, très rares maisons à très, très basse consommation d'energie, c'est à dire consommant moins de 15 kWh/m²/an (eau chaude incluse).

A titre de comparaison, les besoins énergétiques habituels (pour le chauffage seulement) sont de :
- construction ancienne (jusqu'en 1999 inclus) : 150 à 500 kWh/m2 par an
- maison conforme à la réglementation RT2000 : 100 kWh/m2 par an
- maison conforme à la réglementation RT2005 : 85 kWh/m2 par an
- HPE (haute performance énergétique en France) : 70 kWh/m2 par an
(ceci préfigure vraisemblablement ce que sera la RT 2010)
(notre maison est au moins 5 fois meilleure que ce niveau HPE)
- pour bénéficier du label Minergie en Suisse : 42 kWh/m2 par an

Les maisons les plus performantes au monde sont les maisons dites passives (PassivHaus en Allemagne) : leurs besoins en énergie doivent être inférieurs à 50 kWh/m2 par an au total, dont 15 kWh/m2 par an pour le chauffage. Il n'existe qu'un petit nombre de maisons de ce type dans le monde. La nôtre sera à ce niveau des "maisons passives" (maisons très bien isolées ayant les plus faibles besoin en énergie au monde). Même en Allemagne et en Suisse, pays très en avance sur la France pour la qualité d'isolation, une performance de 15 kWh/m2 par an est considérée comme exceptionnelle. Notre maison sera peut-être même unique en France à ce niveau de performance.

Un m2 de capteur solaire photovoltaïque, tels que ceux commercialisés par exemple par la société PHOTOWATT (http://www.photowatt.com) produit 110 kWh par an d'électricité en région parisienne (compter environ 30% de plus sur la Côte d'Azur) lorsque les capteurs sont neufs et orientés au sud avec une inclinaison optimale de 40° environ. Dans le cas de notre maison, le toit dispose de l'orientation (sud) et d'une inclinaisons (35°) proches de l'optimum. Avec l'usure (salissures des vitres et perte de rendement des cellules au silicium) il faut prévoir une érosion de 20% du rendement au bout de 20 ans, soit 10% en moyenne, ce qui nous donne un rendement moyen de 100 kWh par m2 installé et par an. Notre maison à très faible besoin d'énergie deviendra donc une maison à ENERGIE POSITIVE (qui produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme, soit 2000 kWh par an) en installant 20 m2 de capteurs solaires PV sur la toiture côté sud. C'est tout à fait possible puisque le pan de toiture orienté plein sud a une surface d'environ 53 m3 (dont seulement 80% = 42 m2 sont utilisables pour des panneaux solaires compte tenu des bordures de toit et de la cheminée). Nous envisageons donc d'installer ultérieurement des capteurs solaires PV en toiture. Cela suppose un investissement supplémentaire, d'environ 610 Euros par m2 x 20 = 12 200 Euros (devis fourni par photowatt : 5 Euros le Wc sachant qu'un panneau de 165 Wc correspond à une surface de 1,35m2). Cet investissement n'est pas perdu : il est progressivement remboursé avec le temps du fait de la revente à EDF de l'électricité produite (tarif de rachat, actuellement très élevé, par EDF de l'électricité ainsi produite : 0,55 cts/kWh si les capteurs remplacent les tuiles et sont intégrés au bâti, soit environ 55 Euros par m2 de capteur installé = 1100 Euros par an pour 20 m2). Il faut donc environ 11 ans (hors subventions et avantages fiscaux) pour parvenir au point d'équilibre (correspondant au remboursement de l'investissement initial) en ce qui concerne l'option photovoltaique, dont la durée de vie est d'environ 20 ans.

Maintenant que nous disposons de chiffres précis pour la consommation en énergie de notre maison écologique, voyons ce qu'il en est pour ce qui concerne ses émissions de CO2.

Les émissions de CO2 par kWh d'électricité sont de :

France (80% d'électricité nucléaire, 5% fossile) : 80 g CO2 par kWh
Allemagne (30% d'électricité nucléaire, 60% fossile) : 600 g CO2 par kWh
Danemark (0% d'électricité nucléaire, >70% fossile) : 800 g CO2 par kWh
Source : http://www.ecolo.org/documents/documents_in_english/CO2-per-kWh.gif

Ce qui donne pour notre maison :
- construite en France : 2000 x 0,08 = 160 kgs de CO2 par an

Une première comparaison : il est fréquent en banlieue parisienne qu'un pavillon consomme plus de 3000 litres de fuel par an (pour le chauffage uniquement). A raison de 3,2 kgs de CO2 par litre de fuel, ceci correspond à 10 tonnes de CO2 par an. Presque 100 fois plus que notre maison écologique, cela confirme l'ordre de grandeur de nos estimations initiales !

Maintenant, il est vrai qu'aujourd'hui les nouvelles constructions sont de mieux en mieux isolées et que le mode de chauffage le plus fréquent dans la construction neuve n'est plus le fuel mais le chauffage au gaz. Il est donc intéressant de comparer notre maison avec une maison construite aujourd'hui (conforme à la norme RT 2005) et chauffée au gaz. On trouve le facteur de conversion permettant de transformer les kWh de gaz consommés en kgs de CO2 dans le calculateur de CO2 : http://www.ecolo.org/documents/documents_in_french/CO2-calculateur-AEPN-complet.xls

Voici le résultat de cette comparaison : notre maison de 150 m2 habitables en banlieue parisienne, si elle était construite conformément à la réglementation technique RT2005 actuellement en vigueur (cf le logiciel de simulation dont l'adresse de téléchargement est donnée au début de ce message) nécessiterait 16 500 kWh de gaz par an (à 3,6 cts le kWh, soit 600 Euros de dépenses pour le chauffage uniquement, c'est-à-dire 4 fois plus que ce qu'il nous en coutera) en émettant dans l'atmosphère plus de 3 tonnes de CO2 = 190 g CO2/kWh x 16 500 kWh = 3125 kgs CO2. Grâce à une meilleure isolation notamment (RT2005) et parce que le gaz rejette un peu moins de CO2 dans l'atmosphère que le fuel à quantité égale de chaleur produite (*), c'est trois fois mieux qu'un pavillon moins bien isolé chauffé au fuel, mais tout de même 20 fois plus que notre maison écologique !

(*) - en fait, il s'agit d'une estimation basse, car pour que le bilan CO2 d'une maison chauffée au gaz soit complet, il conviendrait ajouter (ce qui n'a pas été fait dans nos calculs ci-dessus) les pertes en ligne (gazoducs pas étanches à 100%) de gaz (CH4), sachant que le gaz naturel non brûlé est un très puissant contributeur à l'effet de serre : une molécule de CH4 contribue 23 fois plus qu'une molécule de CO2 au réchauffement de l'atmosphère ! Lorsqu'on tient compte de cela, avec des fuites de gaz de seulement 5% entre le lieu de production du gaz en Sibérie, en Iran ou en mer du Nord et son arrivée dans les habitations en Europe continentale, le gaz contribue autant ou même plus au réchauffement climatique que le fuel ou même le charbon.

En résumé :

- parcequ'elle est très bien isolée et chauffée par une pompe à chaleur performante (eau/eau sur nappe phréatique : la technologie ayant le meilleur coefficient de performance) notre maison aura besoin de très, très peu d'énergie : moins de 13 kWh d'électricité par m2 de surface habitable et par an. Nous faisons ainsi jeu égal avec les maisons les plus écologiques au monde, comme les maisons à très faible besoin d'énergie en Allemagne, dites "Passivhaus".

- équipée de 20 m2 de capteurs solaires photovoltaïques, notre maison est non seulement une maison à très, très faible besoin d'énergie, mais elle devient une maison "à énergie positive" (elle produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme).

- pour le CO2, en supposant que l'électricité consommée est produite en France par EDF (en réalité, il pourrait y avoir sur la toiture des panneaux photovoltaïques produisant autant que ce que nous consommerons) notre maison émettra environ 1kg de CO2 par m2 habitable et par an, c'est-à-dire 20 fois moins de CO2 dans l'atmosphère qu'une maison de même surface habitable (150 m2) construite en France selon les normes actuelles (RT 2005) et chauffée au gaz, et 10 fois moins qu'une maison écologique super-performante construite au Danemark ou en Allemagne (PassivHaus), ceci parce que la production d'électricité est 10 fois moins émettrice de CO2 en France que dans ces pays. CECI EST SANS DOUTE UN RECORD DU MONDE DE LA PLUS FAIBLE CONTRIBUTION A L'EFFET DE SERRE POUR UNE MAISON DISPOSANT DU CONFORT MODERNE.

- mais si l'on tient compte du fait que la maison produit de l'énergie qui est revendue à nos concitoyens via EDF (20 m2 de capteurs solaires photovoltaïques sur la toiture côté sud), alors elle n'émet pas du tout de CO2 (sauf un peu pour la fabrication des cellules photovoltaïques, mais je n'ai pas fait le calcul exact).

La réglementation technique (RT 2005) qui se renforce progressivement et est déjà bien meilleure en France qu'en Grande-Bretagne, est une bonne chose, mais elle est toujours très supérieure (d'un facteur 5 ici) à ce qu'il serait possible de faire en faisant les meilleurs choix.

Conclusion étonnante : cependant, les maisons écologiques en France sont 10 fois plus écologiques que les maisons les plus écologiques en Allemagne (grâce à l'électricité nucléaire et hydraulique) !

Conséquence : notre maison pourra légitimement prétendre au titre de MAISON LA PLUS ECOLOGIQUE non seulement en France mais DANS LE MONDE (l'électricité française étant, à peu près ex-aequo avec la Suisse et la Suède qui ont moins de nucléaire mais plus d'hydraulique que nous, la plus propre au monde) tout en disposant de tout le confort moderne (chauffage, ventilation à fort taux de renouvellement d'air, rafraichissement automatique par puits canadien l'été, air filtré et propre en région parisienne...).

Tous les chiffres, calculs et simulations ci-dessus sont aisément vérifiables auprès des sources indiquées, ou avec les éléments que vous trouverez par ailleurs auprès de thermiciens ou sur le web. Merci de me signaler des corrections éventuelles !

Les chiffres de consommation futurs réels pourront être vérifiés le moment venu et seront validés par la mesure précise des consommations électriques (les principaux appareils notamment la pompe à chaleur et la centrale de ventilation double-flux seront équipés d'un compteur électrique) ceci un an après la fin de la construction (dans environ 2 ans, en 2009).

Le niveau de consommation énergétique réelle de la maison fait l'objet d'un pari avec un bon ami (Michel Lung). D'habitude, je ne parie JAMAIS rien sur quoi que ce soit (ce n'est pas mon style, je n'aime pas les jeux de hasard). Mais là, il en va de mon honneur à la fois d'ingénieur et d'écologiste. Si je me suis trompé dans mes calculs et que les faits (consommations réellement relevées sur les compteurs dans 2 ans) me donnent tort, cela me coûtera donc un repas pour 4 personnes dans un restaurant de son choix ! Après rédaction de ce message qui a été l'occasion d'affiner les calculs préliminaires, je suis même prêt à augmenter la mise s'il le souhaite !

Bien cordialement, avec mes salutations les plus écologiques,

Bruno Comby

lundi, avril 17, 2006

Construction d'une maison écologique

Calcul des économies d'énergie de notre maison écologique consommant 10 fois moins d'énergie et produisant 100 fois moins de CO2

Le calcul présenté ci-dessous a pour but d'estimer le gain en énergie qu'on peut raisonnablement atteindre grâce aux procédés mis en oeuvre pour la construction d'une maison écologique.

Un de nos amis, écologiste de longue date, a construit (de ses mains) une maison avec structure en bois et d'épais murs en bottes de paille enduits de chaux, le tout chauffé uniquement au bois, avec d'excellents résultats à la fois esthétiques, thermiques et au niveau du confort (et la maison tient toujours 15 ans après, contrairement à ce que certains pourraient craindre au premier abord en ne connaissant pas ces techniques de construction). Toutefois cela requiert du temps et des talents de bricoleur qui ne sont pas à la portée de tous, et une telle construction ne serait pas forcémment autorisée par la commission d'urbanisme qui délivre les permis de construire dans la plupart des villes françaises.

Nous souhaitons que notre maison écologique, aussi performante que possible thermiquement et sur le plan du confort, soit cependant facile à construire et surtout à faire construire par des entreprises et artisans utilisant des matériaux disponibles dans la plupart des grandes surfaces de bricolage type Castorama ou Leroy-Merlin. Dans la suite ci-dessous nous étudions donc une maison faisant l'objet d'une construction traditionnelle réalisable par des maçons et ouvriers ordinaires (ou bricoleurs du dimanche expérimentés), en faisant à différents niveaux les choix les plus judicieux (sans trop se ruiner quand même).

Notre maison écologique ressemble donc très fortement à une maison ordinaire (pratiquement aucune différence sur le plan visuel hormis quelques détails que seuls les spécialistes verront), que ce soit vu de l'extérieur ou de l'intérieur.

Elle est cependant dotée de particularités (listées ci-dessous) dont chacune lui donne un avantage thermique (que nous chiffrons ci-dessous) permettant, pour un surcoût raisonnable et facile à couvrir en réalisant soi-même une partie des travaux (cette question fera l'objet d'un autre document ultérieurement) d'améliorer grandement, comme nous allons le voir, les performances thermiques d'une habitation (maison ou apartement), allant jusqu'à multiplier par 3 (comme nous allons le voir) les performances thermiques du bâtiment.

Il est intéressant de remarquer que les choix ci-dessous améliorent non seulement les performances thermiques, mais aussi dans bien des cas le CONFORT et la QUALITE (tenue dans le temps) de l'habitation. Une maison écologique ainsi construite est plus stable thermiquement, a moins de courants d'air, ne présente pas de condensation sur les fenêtres, murs ou planchers (donc les papiers peints ne se décollent pas dans les angles), l'air y est plus pur (étant filtré par le système de ventilation écologique), etc. Il y a donc des gains (sans doute plus difficiles à chiffrer, mais bien réels) à d'autres niveau que les économies de CO2 sur le chauffage, pour le confort et la santé.

La réglementation thermique en France a beaucoup évolué avec le temps (dans le bon sens) et une maison construite aujourd'hui consomme déjà environ 2 fois moins d'énergie à chauffer qu'une maison moins bien isolée construite dans les années 1970. Cela va dans le bon sens, mais il est possible de faire encore beaucoup mieux, comme nous allons le voir.

Nous prenons comme référence une construction classique conforme à la réglementation thermique actuellement en vigueur en France (RT 2005).

Cette habitation RT 2005 typiquement construite en France aujourd'hui comporte des murs en parpaings, des double-vitrages standard avec vitres 4/16/4, une isolation des murs par l'intérieur au moyen de 8 ou 10 cm polystyrène + 1 cm de plâtre (BA13) et 15 cm de laine de verre de qualité standard sous toiture.

Nous étudierons le cas typique de notre maison écologique en région parisienne.

Les pertes thermiques d'une habitation standard (selon l'ADEME) se répartisssent de la maière suivante :

- 30% de la chaleur s'échappe par la toiture
- 25% par les murs
- 20% par la ventilation
- 13% par les fenêtres
- 7% par le sol
- 5% par les ponts thermiques au niveau des planchers et des murs de refend.

Ceci est résumé sur le schéma suivant :
http://www.comby.org/photos/maison/ecolo/maison-ecolo-pertes.jpg

Sans trop se ruiner il est possible d'agir sur chacun de ces niveaux pour minimiser les pertes thermiques de l'habitation, simplement en choisissant les bonnes méthodes de construction, de chauffage et de ventilation.

Par rapport à l'ensemble de la consommation d'énergie pour le chauffage d'une maison standard de même surface, on peut gagner :

- Isolation sous toiture avec 30 cm de laine de verre en deux couches croisées entre et sous chevrons équivalente à 45 cm de laine de verre ordinaire (par exemple, laine de verre type ISOVER/St Gobain système intégra Vario GR32 avec lambda = 0,0032 W/(m.°C) ; on pourra utiliser d'autres matériaux isolants telles que la laine de chanvre, la plume de canard, les flocons... avec des résultats plus ou moins bons selon les cas) au lieu de 15 cm de laine de verre ordinaire sous toiture : l'efficacité de l'isolant étant multipliée par 3, gain des 2/3 de 30% = 20%

- VMC double-flux : récupère 90% de la chaleur de l'air de ventilation, soit un gain par rapport au total des pertes thermiques de 90% de 20% = 18%

- Isolation des murs extérieurs de l'habitation avec 10 cm de laine de verre performante (lambda = 0,0032 W/(m.°C) équivalente à 15 cm de laine de verre ordinaire, par exemple le système OPTIMA GR32 d'ISOVER qui en plus est très facile à poser) au lieu de 8 cm + construction avec des briques isolantes type MONOMUR ou MURBRIC POROTHERM dont la conductivité thermique est environ 10 fois moindre que celle des parepaings, posés avec joints minces de 1 mm permettant aussi des économies de mortier et de temps sur la pose: gain sur l'isolation murale de 70% de 25% = 17,5%

- Vitrages à isolation renforcée (par rapport au double vitrage classique 4/16/4) par traitement qui retient les infra-rouges, et comprenant une lame d'argon entre les deux vitrages pour améliorer l'isolation, le surcoût par rapport au double vitrage classique est faible et permet un gain d'environ 30% sur les pertes thermiques par les fenêtres qui réprésentent 13% des déperditions thermiqques habituelles d'une habitation ; 30% de 13% = 4%

- Réduction ou suppression des ponts thermiques (en utilisant des planelles de rives isolantes ou en effectuant une rupture des ponts thermiques par 2 ou 3 cm de polystyrène extrudé placé à la jonction entre les murs périphériques et les murs de refend ou les planchers) : gain de 40% sur 5% = 2%

- Meilleure isolation des sols et du sous-sol : gain de 40% sur 7% = 3%

- Puits canadien : il permet la climatisation quasimment gratuite en été et un gain de 10% sur les pertes thermiques en hiver (environ la moitié des pertes thermiques par la ventilation), chiffre qu'il convient de ramener à 1% (la moitié de 2% dans notre cas avec une VMC double-flux, soit = 1%

TOTAL GAGNE DU FAIT DES TECHNIQUES DE CONSTRUCTION= 65,5%
CECI INDEPENDAMMENT DU MODE DE CHAUFFAGE) (20 + 18 + 17,5 + 4 + 2 + 3 + 1)(coef de 0,345)

Soit, s'agissant d'un ordre de grandeur théorique, la possibilité de progresser d'un facteur 3.

Remarque : en hiver, dans notre cas, du fait de la présence d'une VMC double -fllux (bien plus efficace) le puits canadien participe peu aux économies d'énergie (mais quand même un peu). Il permet cependant de gagner environ 1% sur la dépense énergétique global (ce qui est faible, mais pas négligeable) et de préconditionner l'air distribué qui étant à meilleure température améliore le confort, supprime tout risque condensation même par temps froid en hiver et par temps chaud et humide en été. Le puits canadien permet surtout une climatisation gratuite de l'habitation en été.

Remarque : l'isolation par l'extérieur est une autre option possible. Cela permet de gagner au niveau des ponts thermiques, gain supplémentaire possible maxi à ce niveau de 3%), mais il s'agit alors en général de polystyrène extrudé de 100 ou 120 mm d'épaisseur, moins performant thermiquement que notre isolation intérieure équivalente à 150 mm de laine de verre standard. Sauf à faire une double isolation (intérieure ET extérieure, ce qui surenchérirait nettement le prix de l'habitation) ce n'est donc pas intéressant (mais reste une option possible pour plus tard).

Remarque : le choix des briques plutôt que des parpaings permet de diminuer la consommation d'énergie au niveau des matériaux de construction par rapport aux parpaings. En effet un parpaing, c'est du ciment, et la fabrication du ciment consomme beaucoup d'énergie. Il faut environ 5 fois plus d'énergie pour fabriquer un parpaing qu'une brique.

Les économies d'énergie ci-dessus (facteur 3) de notre maison écologique ne dépendent aucunement du mode de chauffage : l'habitation consomme trois fois moins d'énergie que l'on se chauffe avec une pompe à chaleur ou au feu de bois (ce qui est vivement recommandé), à l'électricité (moins bien) ou pire encore (émissions de CO2, pas bon pour la planète) au gaz, au charbon ou à l'électricité.

EN L'OCCURENCE NOUS AVONS DECIDE DE CHAUFFER NOTRE MAISON AVEC UNE POMPE A CHALEUR. Comme nous avons la chance d'avoir de l'eau sous la maison (nappe phréatique à 19 mètres de profondeur) nous avons choisi une pompe à chaleur EAU/EAU qui donne le meilleur COP (coefficient de performance) pour un maximum d'économies d'énergie. Avec la pompe à chaleur DIMPLEX type WI 14 CS que nous avons choisie, le COP est de 6 (pour la pompe à chaleur toute seule) avec dans notre cas une eau à 14°C, produisant 14kW de chaleur pour chauffer la maison (et l'eau chaude saintaire accessoirement) avec une consommation électrique de 2,33 kW, mais il faut rajouter 1kW pour la pompe immergée au fond du puits qui remonte l'eau de -19 m à 0 m d'altitude avec un débit de 6m3/h et 200 W pour la pompe de circulation qui distribue la chaleur dans l'habitation). Le COP réel de l'ensemble en fonctionnement est donc de 14/2,33+1,2 = 4 (gain en énergie par rapport à un chauffage électrique classique, soit un coefficient s'appliquant globalement de 1 / 4 = 0,25

En conjuguant POMPE A CHALEUR et TECHNIQUES DE CONSTRUCTION : coef global de 0,25 x 0,345 = 0,086

NOTRE MAISON ECOLOGIQUE CONSOMME DONC 10 à 12 FOIS MOINS D'ENERGIE que la même maison construite conformément aux normes actuellement en vigueur.

MAISON POSITIVE EN ENERGIE : avec quelques mètres carrés de capteurs solaires photovoltaiques sur le toit, cette maison est capable de produire plus d'énergie qu'elle n'en consomme. Remarque n°1 : pour que cela puisse être le cas, il faut avoir gagné d'abord le facteur 10 ci-dessus, sinon la surface de panneaux nécessaires est trop grande. Les économies d'énergie restent donc l'objectif prioritaire.

EMISSION de CO2 : en France, l'électricité est nucléaire+ hydraulique à plus de 90% et chaque kWh d'électricité émet 10 fois moins de CO2 dans l'atmopshère que dans un pays comme le Danemark ayant largement recours au gaz et au charbon pour sa production d'électricité. Donc, par rapport à la même maison écologique construite au Danemark, la nôtre construite en France et chauffée à l'électricité ou par pompe à chaleur rejette 10 fois moins de CO2. Remarque : du point de vue du CO2, le citoyen français standard chauffé à l'électricité est aussi performant que le citoyen Danois habitant dans la maison la plus écologique et la plus économe en énergie. Par rapport à une maison pas écologique construite au Danemark, notre maison écologique en France émet 100 FOIS MOINS DE CO2 DANS L'ATMOSPHERE (pour la même maison, à climat égale, même nombre de m2 et d'habitants, toutes choses égales par ailleurs).

Ce résultat montre qu'il existe de grandes possibilités (avec les techniques de cosntruction existantes, connues et abordables) pour les économies d'énergie dans la construction chez nous (facteur 10) et une marge plus importante encore pour réduire les émissions de CO2 provenant du chauffage des habitations dans le monde (réduction drastique d'un facteur 100 dans les pays non nucléarisés en conjuguant techniques écologiques de cosntruction et électricité nucléaire).

CONSOMMATION D'EAU : en récupérant l'eau de pluie par une citerne ou en utilisant l'eau du puits plutôt que l'eau du réseau sur les WC, machine à laver, lave-vaisselle, douche, WC et l'arrosage extérieur, on divise la consommation d'eau du réseau au moins d'un facteur 10 également (le volume de l'eau de boisson et cuisson qui continuerait à être pris sur l'eau de la ville est faible, moins de 10% du total consommé.

EAU CHAUDE SANITAIRE : 4 à 5 m2 de capteurs solaires sur le toit permettent de produire les deux tiers de l'eau chaude d'une famille typique en France. Le troisième tiers est généralement de l'électricité (pour les jours sans soleil). Dans le cas de notre maison écologique, nous disposons d'une pompe à chaleur (pour le chauffage) qui permet de transformer 1 calorie d'électricité en 3 calories pour l'eau chaude. Ce résultat est aussi bon qu'avec les panneaux solaires, nous avons donc décidé de ne pas installer de panneaux solaires et d'opter plutôt pour l'eau chaude par pompe à chaleur. dans ce cas, ce qui revient au même du point de vue du bilan énergétique final, gagnant un facteur 3 sur le chauffage de l'eau chaude domestique (par rapport à un chauffe-eau électrique classique). En termes de CO2 cela n'économise pas grand chose vu que notre électricité (en France) émet de toutes façons très peu de CO2, mais c'est toujours autant de gagné en écnomies d'énergie. Les panneaux solaires (ou la pompe à chaleur) sont particulièrement très intéressants pour lutter contre le réchauffement climatique, surtout lorsqu'ils remplacent un ancien chauffe-eau au gaz (ou au fioul) qui sont de gros émetteurs de CO2.

Tout ce qui est écrit ci-dessus correspond à des gains d'énergie à confort de vie égal (même température de 20°C dans la maison ou l'apartement, même consommation d'eau chaude, même quantité de plats cuisinés et de lessives à l'eau chaude, etc.)..

Il est possible de faire encore mieux et de gagner encore un facteur 2 en acceptant quelques menues modifications au niveau de son mode de vie.

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GAINS D'ENERGIE PAR LE MODE DE VIE :

- moins de cuisson ou cuisson solaire = pas de cuisinière à gaz et pas de plaques électriques (consommation estimée : une plaque de 1kW fonctionnant 2 heures par jour = économie de 700 kWh par an)

- faire sécher son linge dehors plutôt qu'en sèche-linge : 2kW x 1 h par jour x 365 jours par an = économie d'environ 700 kWh par an)

- faire la vaisselle à la main plutôt qu'au lave-vaisselle : environ moitié moins de gagné, aux alentours de 300 kWh par an. (un lave-vaisselle consomme environ la moitié de l'énergie d'un sèche linge pour une famille typique)

- ampoules basses consommation : gain d'un facteur 5 sur l'éclairage. 10 ampoules de 100 W = 1 kW brillant 6 heures par jour = 6kWh x 80% de gagné x 365 jours par an = économie de 1750 kWh par an)

Rappelons enfin qu'en France un °C de moins dans l'habitation c'est 7% de gagné sur la facture de chauffage, qu'une douche (pas trop longue) consomme environ 4 fois moins d'eau (et de chaleur pour l'eau chaude) qu'un bain, et qu'une douche froide de temps en temps (surtout en été), c'est excellent pour la santé !

TOTAL ECONOMISE AU NIVEAU DU MODE DE VIE / MODE DE CONSOMMATION environ 3000 kWh/an pour une famille

(à qualité de vie presque égale, juste un peu de temps pour étendre le linge et santé améliorée par une meilleure alimentation). Ce n'est pas rien ! Surtout si on a divisé par 10 l'énergie de chauffage, cela représente un pourcentage élevé de notre consommation d'énergie totale.

Un million de maisons en France ainsi équipées permettraient d'économiser la production d'énergie de l'équivalent de plusieurs centrales nucléaires fonctionnant en permanence à pleine puissance.

Comme il se construit environ 200 000 logements neufs en France chaque année, en supposant qu'une habitation sur deux ressemble à notre maison écologique, ce but est atteignable en une dizaine d'années.

Tout cela n'est pas négligeable du tout : on voit clairement qu'il reste des gisements d'économies d'énergie considérables à exploiter, si on le voulait vraiment.

Conclusion : Il faut relancer la chasse au gaspi des années 1970 !

Nous étudierons dans un prochain document la manière de faire des écnoomies d'énergie (et plus encore de CO2) dans le domaine des transports. Là aussi, il reste encore beaucoup de progrès à faire à la fois en utilisant de nouvelles technologies (voitures électriques) et en faisant évoluer nos comportements.

Qu'est-ce qu'un puits canadien ?

Voici quelques photos concernant la réalisation par des amis et membres
de l'AEPN d'un prototype de puits canadien, hautement écologique, mais
qui nécessite comme vous le verrez pas mal d'huile de pioche et une
bonne maitrise de la pelle, de la barre à mines et de la pelleteuse.

Voici les photos :
http://www.comby.org/photos/maison/puits-canadien/

Dans une maison correctement isolée, il y a peu de pertes thermiques par
les murs et les fenêtres et donc la majeure partie de l'énergie de
chauffage sert... à réchauffer l'air extérieur qui rentre dans la
maison. En effet la VMC (ventilation mécaniqque controlée) est
obligatoire dans toutes les constructions neuves est obligatoire et
impose un débit d'air minimal à chaque habitation (en l'occrrence 300
m3/h ce qui représente pas moins de 400 kilos d'air environ à renouveler
- et donc à réchauffer.

Le puits canadien consiste à placer un tuyau enterré (en l'occurrence en
PVC) sur 50 à 100 m de longueur (50m est le minimum recommandé) dans des
tranchées zigzaguant à 2,80 m de profondeur (au moins 1,50m) dans un
carré de 10m de côté. Le sous-sol est thermostaté toute l'année à 15°
environ à 2,50 m de profondeur. L'avantage est de réchauffer l'air avant
qu'l ne rentre dans l'habitation (et de le déshumidifier en été) ce qui
diminue substantiellement la facture de chauffage (environ 25-30%
d'économie sur le chauffage en hiver pour une maison bien isolé, l'air
entrant dans la maison à +15° même quand il fait 0° ou -25° dehors) et
100% d'économie sur la climatisation qui devient quasi gratuite tout en
augmentant le confort. En effet on climatise un grande maison avec un
simple ventilateur d'environ 100 W en été en faisant rentrer l'air dans
l'habitation à 15-18°C environ même quand il fait 30-35°C à l'extérieur.

Quelques commentaires

Le matériau recommandé est le PVC de terrassement (le même que pour les
égouts, cela se trouve chez les grossistes en fournitures de
terrassement et travaux publics), par exemple PUM. D'autres matériaux
sont possibles également : tuyau ciment (plus poussiéreux, moins bon
conducteur thermique), tuyaux annelés à l'extérieur lisses à
l'intérieur, etc.

Le diamètre du tuyau doit être de 200 mm pour un débit de 300 m3/h et
dépend aussi du nombre de coudes (à éviter car entrainent des pertes de
charge). Il faut veiller à ne pas dépasser une vitesse d'air dans le
tuyau de 3m/s. Un tuyau trop petit ne convient pas (pas assez de débit)
et trop gros non plus car l'air ne circule plus alors que dans la partie
centrale, empechant les échanges thermiques avec les parois. Le tuyau
doit être en pente douce (1% = 1 cm par mètre) pour évacuer dans un
petit regard (étanche) à l'arrivée dans l'habitation l'eau qui condense
dans le tuyau en été.

Il faut respecter un espace d'environ 1 mètre entre les tuyaux (mini =
50 cm) pour éviter de refroidir ou réchauffer tout le bloc de terrain
trop rapidement.

Faire des tranchées qui se croisent comme on y était obligé dans ce cas
compte tenu de la dimension limitée du terrain est assez délicat
techniquement pour la pelleteuse (je ne suis pas certain que même des
professionnels accepteraient de faire des tranchées aussi proches les
unes des autres et de réaliser ce genre de tracé à près de 3m de
profondeur).

Nos deux conducteurs de travaux amateurs s'en sont cependant pas trop
mal tirés (non sans peine). La pelleteuse est tombé en panne deux fois à
force de racler les cailloux du matin au soir.

Il a fallu une semaine de travail à deux. En l'occurrence on a utilisé
une pelleteuse de 2,5 T (modèle professionnel) équipée d'un godet de 50
cm. Sous la couche de terre végétale (50 cm) le terrain était
caillouteux et très dur. C'est assez physique.

En tout cas l'écologie nécessite pas mal d'huile de coude, de pioche...
et n'est pas de tout repos.

Vous remarquerez le petit tuyau rouge, collecteur de radon, placé à côté
du gros tuyau en PVC gris. Le petit tuyau rouge, percé d'un trou d'un mm
tous es 20 cm environ, débouche dans l'habitation. Une mini-pompe à air
placée à l'extrémité du tuyau permet ainsi d'aspirer l'air du sous-sol
et de disposer à volonté des bienfaits de l'hormésis pour ceux qui le
souhaitent (et permettra de faire des expériences sur le dosage optimal
de radon pour améliorer la longévité des souris par exemple).

En tout cas, après avoir bien sué, on se sent fier de pouvoir dans
l'avenir contribuer ainsi à protéger - un peu - la planète en consommant
moins (tout en améliorant le confort de son habitation).

Avec un grand merci à Pierre-François (et à Michel...) pour le coup de main.

L'AEPN rejoint ainsi le petit club très fermé des spécialistes du puits
canadien, car il y en a très peu d'installés en France (à vrai dire, même
au Canada, c'est très peu connu). On n'en recense actuellement qu'une
dizaine sur internet. Il y en a donc au total probablement pas plus que
quelques dizaines en tout actuellement installés en France.

Précisons que dans le cas où le terrain est un peu plus spacieux (au
moins 20-30 m de long, c'est nettement plus facile à réaliser (il suffit
de creuser une tranchée toute droite ou comportant peu de coudes avec la
pelleteuse, ce qui est alors à la portée de n'importe quel amateur ou
presque).

Ecologiquement vôtre,

Bruno

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