Les Optimistes

lundi, avril 17, 2006

Qu'est-ce qu'un puits canadien ?

Voici quelques photos concernant la réalisation par des amis et membres
de l'AEPN d'un prototype de puits canadien, hautement écologique, mais
qui nécessite comme vous le verrez pas mal d'huile de pioche et une
bonne maitrise de la pelle, de la barre à mines et de la pelleteuse.

Voici les photos :
http://www.comby.org/photos/maison/puits-canadien/

Dans une maison correctement isolée, il y a peu de pertes thermiques par
les murs et les fenêtres et donc la majeure partie de l'énergie de
chauffage sert... à réchauffer l'air extérieur qui rentre dans la
maison. En effet la VMC (ventilation mécaniqque controlée) est
obligatoire dans toutes les constructions neuves est obligatoire et
impose un débit d'air minimal à chaque habitation (en l'occrrence 300
m3/h ce qui représente pas moins de 400 kilos d'air environ à renouveler
- et donc à réchauffer.

Le puits canadien consiste à placer un tuyau enterré (en l'occurrence en
PVC) sur 50 à 100 m de longueur (50m est le minimum recommandé) dans des
tranchées zigzaguant à 2,80 m de profondeur (au moins 1,50m) dans un
carré de 10m de côté. Le sous-sol est thermostaté toute l'année à 15°
environ à 2,50 m de profondeur. L'avantage est de réchauffer l'air avant
qu'l ne rentre dans l'habitation (et de le déshumidifier en été) ce qui
diminue substantiellement la facture de chauffage (environ 25-30%
d'économie sur le chauffage en hiver pour une maison bien isolé, l'air
entrant dans la maison à +15° même quand il fait 0° ou -25° dehors) et
100% d'économie sur la climatisation qui devient quasi gratuite tout en
augmentant le confort. En effet on climatise un grande maison avec un
simple ventilateur d'environ 100 W en été en faisant rentrer l'air dans
l'habitation à 15-18°C environ même quand il fait 30-35°C à l'extérieur.

Quelques commentaires

Le matériau recommandé est le PVC de terrassement (le même que pour les
égouts, cela se trouve chez les grossistes en fournitures de
terrassement et travaux publics), par exemple PUM. D'autres matériaux
sont possibles également : tuyau ciment (plus poussiéreux, moins bon
conducteur thermique), tuyaux annelés à l'extérieur lisses à
l'intérieur, etc.

Le diamètre du tuyau doit être de 200 mm pour un débit de 300 m3/h et
dépend aussi du nombre de coudes (à éviter car entrainent des pertes de
charge). Il faut veiller à ne pas dépasser une vitesse d'air dans le
tuyau de 3m/s. Un tuyau trop petit ne convient pas (pas assez de débit)
et trop gros non plus car l'air ne circule plus alors que dans la partie
centrale, empechant les échanges thermiques avec les parois. Le tuyau
doit être en pente douce (1% = 1 cm par mètre) pour évacuer dans un
petit regard (étanche) à l'arrivée dans l'habitation l'eau qui condense
dans le tuyau en été.

Il faut respecter un espace d'environ 1 mètre entre les tuyaux (mini =
50 cm) pour éviter de refroidir ou réchauffer tout le bloc de terrain
trop rapidement.

Faire des tranchées qui se croisent comme on y était obligé dans ce cas
compte tenu de la dimension limitée du terrain est assez délicat
techniquement pour la pelleteuse (je ne suis pas certain que même des
professionnels accepteraient de faire des tranchées aussi proches les
unes des autres et de réaliser ce genre de tracé à près de 3m de
profondeur).

Nos deux conducteurs de travaux amateurs s'en sont cependant pas trop
mal tirés (non sans peine). La pelleteuse est tombé en panne deux fois à
force de racler les cailloux du matin au soir.

Il a fallu une semaine de travail à deux. En l'occurrence on a utilisé
une pelleteuse de 2,5 T (modèle professionnel) équipée d'un godet de 50
cm. Sous la couche de terre végétale (50 cm) le terrain était
caillouteux et très dur. C'est assez physique.

En tout cas l'écologie nécessite pas mal d'huile de coude, de pioche...
et n'est pas de tout repos.

Vous remarquerez le petit tuyau rouge, collecteur de radon, placé à côté
du gros tuyau en PVC gris. Le petit tuyau rouge, percé d'un trou d'un mm
tous es 20 cm environ, débouche dans l'habitation. Une mini-pompe à air
placée à l'extrémité du tuyau permet ainsi d'aspirer l'air du sous-sol
et de disposer à volonté des bienfaits de l'hormésis pour ceux qui le
souhaitent (et permettra de faire des expériences sur le dosage optimal
de radon pour améliorer la longévité des souris par exemple).

En tout cas, après avoir bien sué, on se sent fier de pouvoir dans
l'avenir contribuer ainsi à protéger - un peu - la planète en consommant
moins (tout en améliorant le confort de son habitation).

Avec un grand merci à Pierre-François (et à Michel...) pour le coup de main.

L'AEPN rejoint ainsi le petit club très fermé des spécialistes du puits
canadien, car il y en a très peu d'installés en France (à vrai dire, même
au Canada, c'est très peu connu). On n'en recense actuellement qu'une
dizaine sur internet. Il y en a donc au total probablement pas plus que
quelques dizaines en tout actuellement installés en France.

Précisons que dans le cas où le terrain est un peu plus spacieux (au
moins 20-30 m de long, c'est nettement plus facile à réaliser (il suffit
de creuser une tranchée toute droite ou comportant peu de coudes avec la
pelleteuse, ce qui est alors à la portée de n'importe quel amateur ou
presque).

Ecologiquement vôtre,

Bruno

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Bonjour,

Très beau reportage, juste une question, ne regrettes tu pas d'avoir mis des tuyaux pvc parce qu'aujourd'hui on parle d'émanations de solvants et apparemment les tubes polyéthylène seraient mieux...??

1:47 PM  
Anonymous Anonyme said...

Merci pour cette information interessante

9:52 PM  

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